Un billet plus personnel sur le contenu et les expériences sur ce blog consacré à l’impact que vous pouvez créer par vos dynamiques collectives et votre prise de décision.

Dans ce billet, vous lirez comment j’ai failli être victime d’une invasion informationnelle, comment vous pourriez l’être aussi et comment j’ai décidé de relever ce défi collectif pour mieux vous être utile. Voici les quatre étapes de cette histoire :

  • Prendre du recul face à l’invasion informationnelle
  • Pourquoi l’invasion informationnelle pose-t-elle des défis ?
  • Que se passe-t-il ensuite ?
  • Post Scriptum sur la mal nommée intelligence artificielle

Dans notre monde hyperconnecté et en perpétuel mouvement, il est facile de se sentir envahis par le volume d’information disponible. L’information est à portée de main sur beaucoup de sujet, elle nous suit même sous la forme de notifications si nous la laissons faire.

Est-ce que cela rend nos vies plus faciles ? J’en doute. Est-ce que cela demande de consacrer du temps et de l’énergie à ne pas regarder l’information mais à l’éviter ? Certainement. Y a-t-il un risque que cela vous éloigne, ainsi que votre organisation, de ce qui compte vraiment pour votre performance et votre impact ? Très probablement. Y a-t-il une voie de sortie ? Suivez-moi !

Prendre du recul face à l’invasion informationnelle

J’ai grandi dans un monde ou l’accès à l’information était une source de pouvoir importante, et où les chaînes d’information 24h/24 étaient une nouveauté. Dans notre monde actuel, l’information nous est “poussée” jour et nuit et en quantités extravagantes. Chaque jour, le seul New York Times publie 200 articles… et le temps que vous lisiez ceci, 1.500 heures de vidéos auront été mises en ligne sur Youtube. Plus de 6 millions de podcasts sont actuellement proposés sur Spotify.

Cela pose deux difficultés majeures aux organisations et à leurs membres.

1) Il est devenu plus difficile d’identifier l’information qui correspondra à votre situation et à votre profil : l’information pertinente pour vous.

Par « profil », je pense leader, manager, équipe ou organisation. Des titres et des visuels irrésistibles attirent votre attention vers des sujets qui peuvent paraître pertinents. Pourtant, vous vous perdrez finalement dans une myriade de spécificités qui vont éloigner votre attention de vos préoccupations ou de votre rôle. En revanche, vous prendrez des décisions plus rapides et meilleures si vous vous appuyez sur la culture de votre organisation : c’est le premier appui pour ne retenir que l’information qui vous sert. Avec cet appui, vous pouvez vous aussi limiter le volume d’informations auquel vous vous intéressez ou vous abonnez. Et choisir de ne vous concentrer sur ce qui vous “parle”.

2) Il est encore plus difficile de passer de l’information à l’action

Je peux m’identifier à ce défi, et j’ai entendu de nombreux clients raconter des histoires similaires : À un moment donné de mon activité, « l’apprenante » en moi s’est emballée.

J’ai toujours accumulé des ressources pour alimenter mes missions de conseil, le contenu que je partage avec ma communauté, ou mon livre sur la prise de décision partagée. Pourtant à un certain point, la quantité concepts et exemples que j’accumulais, et les idées qu’ils me donnaient, sont devenus envahissants. Je les ai comptées : j’avais accumulé plusieurs centaines de notes sur des concepts à creuser ou à partager. J’étais à la fois stressée et ralentie dans mon effort d’en tirer un contenu actionnable pour mon entourage. J’avais sans cesse l’impression qu’il y avait des éléments nouveaux ou importants qui demandaient mon attention. L’intrusion de l’IA n’a pas aidé, en donnant encore plus de moyens à encore plus de monde de partager leurs découvertes, expériences ou opinions, le tout piloté par des algorithmes. Ces algorithmes nous emmènent dans des tunnels sans fin d’informations reliées. Plus je découvrais un sujet concernant les dynamiques collectives, moins je me sentais énergisées pour faire de ces découvertes des exemples ou des histoires utiles.

Pourquoi l’invasion informationnelle pose-t-elle des défis ?

Telle que je vois la situation, trois facteurs ont un impact sur la manière dont je développe mes informations pour en faire un contenu exploitable, pour les équipes pour lesquelles je travaille ou qui me suivent. Ces facteurs sont également apparents pour les informations sur lesquelles vous vous appuyez et que vous partagez avec vos pairs et vos équipes.

L’invasion d’informations nous pose des défis :

1) A cause du cycle construit sur la popularité des contenus qui promettent une solution pour tout le monde ou toutes les entreprises, quel que soit leur problème, pour toujours. J’adorerais comme vous qu’il existe une telle solution, et pourtant nous savons tous que votre situation, votre organisation, sont beaucoup trop complexes et spécifiques pour y appliquer des solutions « taille unique ». Personnellement, quand une solution m’est présentée avec un commentaire comme “Ce sera facile » ou « Cela ira très vite », j’arrête d’écouter.

2) Parce que le succès est sexy. Il vend des livres (sur les leaders « qui ont réussi ») et des programmes (sur de nouveaux projets) et des espoirs. Et pourtant récemment j’ai de nouveau découvert de multi-entrepreneurs dont la quinzième entreprise avait échoué : les emm***, ça arrive, même aux plus expérimentés.

Vous ne m’entendrez jamais dire qu’il y a toujours de la magie dans un échec, je suis exactement comme beaucoup d’entre vous, je n’aime pas échouer.

Et pourtant, il y a… échouer et échouer. De petits échecs peuvent permettre d’en éviter des gros. Et nous savons tous qu’il y a des leçons à tirer de tout revers. De fait, nous avons progressé ces dernières années pour rendre l’échec sexy, ou au moins un peu plus sexy, et l’humilité des leaders est un thème qui semble trouver sa place.

J’aime approcher ce thème de l’échec avec une touche appréciative et amener mes clients à travailler sur les multiples façons de pratiquer feedback individuel et collectif. C’est une excellente façon de gérer l’échec.

3) Parce que nos comportements alimentent des algorithmes, et qu’il est devenu difficile de ne pas suivre les supposées incontournables pour écrire, prendre la parole, choisir des thèmes et les présenter. Je parle du point de vue d’une personne qui publie du contenu alors que vous, en tant que lecteurs et auditeurs, êtes confrontés à ce sujet lorsque vous vous intéressez à des contenus.

Je crois que nous avons un choix. Nos préférences devraient alimenter les algorithmes, et pas l’inverse. Les plateformes sont réputées donner moins de visibilité à un contenu emmenant les lecteurs vers d’autres plateformes (ce qui conduit, sur Linkedin, à ajouter des liens en premier commentaire plutôt que dans le corps des posts.) Tout d’abord, je n’aime pas l’idée que s’informer ou apprendre devrait contraindre à rester au même. Ensuite, dans mon cas, ce sont les contenus avec des liens vers « l’extérieur » qui ont le plus d’audience !

Alors voilà ce que toute cette réflexion et cette action m’amènent à faire : en me reconnectant à ce que je vois et expérimente dans ma propre pratique, et stimulée par les témoignages de mes clients, j’ai décidé de suivre mon intuition. Je ne peux pas suivre les zillions d’incitations ou de messages qui essaieraient de me dire de quoi parler et comment, emojis compris. Ce que je peux faire, c’est refuser le bruit et partager mon point de vue unique. Après tout, plus de 7 000 managers et leaders ont bénéficié de la matière que j’ai sélectionnée et conçue pour eux jusqu’à présent.

Comment ai-je agi –et comment cela peut vous aider, vous et vos équipes :

  • Je me suis désabonnée, souvent à contre-coeur, de newsletters qui ne servaient pas mes objectifs en cours ; et quand je mets mes objectifs à jour, je fais de même avec mes abonnements
  • Quand une newsletter comporte de nombreux éléments, je n’en consulte que 2 ou 3, et je suis à l’aise à l’idée de ne pas essayer de la lire jusqu’au bout
  • Je suis beaucoup plus sélective avec les webinaires ou conférences auxquels je m’inscris
  • J’ai arrêté d’interrompre mon jogging pour prendre des notes sur chaque idée que me donnent les podcasts que j’écoute
  • J’apprends à être à l’aise avec l’idée, ou la pratique, de ne pas entendre, et donc dire, a-b-s-o-l-u-m-e-n-t- tout ce qu’il pourrait y avoir à dire sur un sujet. Ma réflexion n’a pas à être définitive.

Que se passe-t-il ensuite ?

Ce qui m’a remis en mouvement, c’est ma compétence (le “pourquoi”) et mon intention (le “pour quoi”).

Pourquoi ? Explorer de nouveaux territoires et rapporter mes découvertes pour les rendre accessibles aux autres est une motivation majeure dans mon travail –certains parleraient alors de construire des ponts entre des pratiques existantes, voire obsolètes, et des pratiques (plus) récentes.

Pour quoi ?

  • Pour vous faire gagner du temps en sélectionnant des contenus pertinents par rapport à votre profil
  • Pour mettre en avant des situations réelles qui résonnent avec les vôtres
  • Pour vous aider à trouver comment transformer des exemples pratiques en actions
  • Pour insuffler à mon blog la valeur « d’authenticité » que j’ai choisie pour mon travail.

Toute organisation est en mouvement constant, c’est pourquoi je suis déterminée à reprendre le partage de mes expériences et méthodes, et à mettre de côté ce qui pourrait me ralentir. Une publication après l’autre, je construis pour vous une sorte de boîte à outils. L’une pourrait traiter de question à laquelle vous êtes confrontés en ce moment, d’autres seront moins pertinentes, ou seront applicables plus. Comme les chapitres d’un livre, mes billets de blog créent un voyage avec des arrêts dans des lieux divers, conduisant à une destination unique : l’impact de vos dynamiques collectives sur votre performance, vos parties prenantes et la planète–si vous avez participé à mes conférences ou lu mon livre, vous savez déjà que pour moi, “planète = humains + nature”. Et plus tard, quand vous et vos équipes auront besoin d’approfondir : nous nous parlerons.

Sur mon blog j’ai commencé par publier sur des situations et profils que j’observe chez (ou découvre grâce à) mes clients. Avec ce billet, je commence à ajouter davantage de réflexions à ces études de cas et méthodes, en rebond de mes expériences ou de l’actualité économique.

Au final, les thèmes que vous trouverez dans cette section « Vos Ressources » sont :

Post Scriptum sur la mal nommée intelligence artificielle

Autant j’utilise l’IA chaque jour pour me dépanner en informatique, améliorer une phrase ici ou là, nettoyer les transcriptions de mes conférences ou créer un outil pour recueillir des réponses rapidement pendant un séminaire de 100 personnes : je n’utilise pas l’IA pour écrire à ma place. L’IA repose sur la connaissance humaine et sur des probabilités : ce n’est pas la définition de l’intelligence.

Ce que vous lisez ici et partout où j’écris a été entièrement réfléchi, structuré et écrit par moi. Je me suis appuyée sur l’IA pour vérifier l’orthographe et la grammaire, et pour améliorer quelques phrases de la version anglophone. (D’ailleurs si vous voulez constater mon expérimentation pour un billet plus ancien : je vous laisse voir par vous-mêmes).


Je suis toujours ravie de recevoir vos questions, que ce soit pendant une conférence, un appel téléphonique, un rendez-vous plus ou moins formel, ou un commentaire sur Linkedin. Dites-moi ce que vous aimeriez lire à l’avenir. Comme vous l’avez compris, j’ai beaucoup de matériel dans mon sac à dos !

Merci d’avoir lu ce billet inhabituel sur ce tournant dans ce que je partage avec vous. J’espère qu’il aura de l’écho avec certains aspects de votre propre action dans votre organisation.


Co-Dynamics est la galaxie avec laquelle j’apporte du conseil, des formations et des conférences pour soutenir les équipes et les leaders dans leurs défis de transformation et de performance, avec une approche systémique et appréciative.

Le texte souligné peut comporter un hyperlien ou signaler une ressource qui en comportera bientôt un (ces contenus sont en préparation).

Photo Chris Peeters